« La Mécanique » plonge dans un univers dystopique où la mécanique sociale et culturelle est mise à l’épreuve par l’oppression technocratique et la criminalité. Premier volet de la série En moi le chaos, cette œuvre de Kevan Stevens et Jef interroge la mécanique des sociétés déshumanisées et la manière dont les forces invisibles, qu’elles soient politiques ou sociales, façonnent l’individu.
Au cœur de cette mégalopole futuriste, la notion de contrôle prend une tournure expérimentale, dépeignant une humanité en déroute sous la domination de puissances sans pitié. Les décors, massifs et verticaux, illustrent l’architecture oppressive d’une cité où les classes sociales se hiérarchisent selon des accès strictement définis, comme dans un laboratoire humain.
Ici, la mécanique expérimentale se joue à plusieurs niveaux : les rapports de pouvoir entre le Mayor, figure autoritaire, et ses sujets, sont les rouages d’une machine d’oppression où le corps humain est mis sous contrôle, que ce soit par la répression physique ou la drogue musicale « Blast ».
Cette drogue, écho de la dictature culturelle, représente un instrument de manipulation sensorielle. Tout comme une expérience scientifique qui cherche à observer les effets d’une variable sur un groupe donné, le « Blast » agit comme une métaphore de la société sous surveillance, où la liberté d’expression et la mémoire collective sont manipulées.
Les personnages, pris dans cette mécanique infernale, deviennent des variables dont les actions et quêtes personnelles dépendent des influences extérieures. Safir, par exemple, symbolise la résistance face à une autorité implacable, tandis que son frère handicapé représente une forme de résistance silencieuse et douce. Cette tension entre pouvoir et rébellion est un autre aspect de la mécanique sociale expérimentée dans cette société.