Gala Hernández López, artiste-chercheuse et cinéaste, oriente sa recherche interdisciplinaire vers la production de docu-fictions, d’installations vidéo et de performances portant sur les nouveaux modes de subjectivation engendrés par le capitalisme numérique. Elle adopte une perspective féministe, critiquant les discours et imaginaires circulant dans les communautés virtuelles en tant que fictions symptomatiques d’un état du monde. Son film intitulé « La Mécanique des fluides » a été sélectionné aux Césars 2024 et a remporté le Prix de l’œuvre expérimentale 2023 de la Scam parmi une douzaine d’autres distinctions.
La question centrale posée par Gala Hernández López est : comment transposer le réel ? La réponse à cette interrogation est implicitement suggérée, évitant ainsi le recours répété aux verbes « représenter » ou « figurer ». Selon le dictionnaire Robert, le verbe « transposer » signifie « faire changer de forme ou de contenu », tandis que d’après le Larousse, cela équivaut à « placer réellement ou par imagination quelque chose dans d’autres conditions ».
La reproduction de la réalité implique sa manipulation et sa transformation, constituant ainsi une mise en fiction. La question qui se pose alors est : que faire du réel au cinéma ou comment créer du cinéma à partir du réel ? Par quelles stratégies imaginatives peut-on disposer le réel dans un autre contexte ?
L’acte de donner une nouvelle configuration au réel ne vise pas à le dissimuler ou l’effacer, mais plutôt à le voir et le comprendre de manière approfondie.