Le laboratoire de mécanique expérimentale des roches de l’École polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL) a ouvert une nouvelle voie vers une source d’énergie prometteuse : la géothermie d’extrême profondeur. En explorant les profondeurs terrestres jusqu’à 20 kilomètres, là où la température atteint 400 °C, les scientifiques ont démontré qu’il est possible de créer des fractures dans la roche dense et malléable pour y faire circuler de l’eau. Chauffée à de telles températures, l’eau entre dans un état « supercritique », où elle acquiert une densité proche de l’eau liquide tout en étant gazeuse, formant ainsi une vapeur hautement énergétique.
Cette énergie pourrait alimenter des centrales géothermiques avec une efficacité dix fois supérieure aux installations actuelles. Grâce à leurs expériences en mécanique des roches, les chercheurs de l’EPFL ont montré que les roches à de telles profondeurs pourraient être suffisamment fracturées pour permettre un échange de chaleur avec les fluides.
Cette avancée technique représente un potentiel de production énergétique durable et inépuisable, sans émissions polluantes. Cependant, de nombreux défis subsistent, notamment pour assurer un contact optimal entre l’eau et la roche. Avec ces recherches, la géothermie d’extrême profondeur pourrait devenir un pilier de la transition énergétique mondiale.