La peinture à l’huile est-elle un fluide non newtonien rhéo-fluidifiant ? Cette propriété est peut-être méconnue du peintre américain Jackson Pollock lui-même. Toutefois, elle a été au cœur de sa technique artistique et de la création de ses œuvres emblématiques.
L’idée que la physique puisse éclairer le processus créatif artistique peut sembler insolite. Mais un laboratoire de l’université de Mexico s’est lancé dans cette entreprise ambitieuse. En étudiant la science des fluides, ces chercheurs décryptent la technique picturale de Pollock, maître de l’expressionnisme abstrait et pionnier de l’action painting.
L’image de Pollock en plein « action painting », avec un pot de peinture et un bâton à la main devant une toile posée à même le sol, est aussi célèbre que ses œuvres elles-mêmes. Sa technique du « dripping », quant à elle, a attiré l’attention des physiciens spécialisés dans l’écoulement des fluides. Elle implique de projeter la couleur à l’aide d’un bâton ou d’une brosse.
Ainsi, l’étude de la mécanique des fluides offre un nouvel éclairage sur l’art de Pollock. En examinant comment la peinture se déplace et se mélange sur la toile, ces chercheurs espèrent mieux comprendre les subtilités de sa technique. Ils comprendront également les choix esthétiques qui ont marqué son œuvre.
Cette collaboration entre l’art et la physique démontre que les frontières entre les disciplines peuvent être poreuses. L’exploration des liens entre la créativité artistique et les phénomènes physiques nous permet sans nul doute d’enrichir notre compréhension de la nature humaine et de l’univers qui nous entoure.